L’Italie joue les prolongations

Combien de temps la crise politique italienne va-t-elle encore pouvoir durer avant d’éclater ? Favorable au Mouvement des 5 étoiles lors de la formation de l’actuelle coalition avec la Ligue, le rapport de force électoral a changé dans le pays, selon les sondages d’opinion. La Ligue prétend à un remaniement du gouvernement en sa faveur et pourrait déclencher de nouvelles élections pour l’imposer. Ce qui pourrait amener à une rupture de la coalition et à la recherche par Matteo Salvini de nouvelles alliances.

Le désaccord entre les deux partis porte sur la poursuite des travaux de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, la Ligue y étant favorable et le Mouvement des 5 étoiles opposé. L’affrontement qui en résulte symbolise de profonds désaccords qui vont s’exprimer dans le cadre de la préparation du projet de budget 2020 qui s’engage. Matteo Salvini veut qu’il y soit inscrit une importante réduction fiscale, condition selon lui de la relance économique, et Luigi Di Maio a besoin de la poursuite du programme du revenu de citoyenneté.

Les choses vont suffisamment loin pour avoir donné lieu hier soir à une rencontre entre Matteo Salvini et Giuseppe Conte, le Premier ministre, donnant au président de la Ligue non seulement l’occasion de réclamer un remaniement touchant le ministère des Infrastructures et des Transports mais également celui des Finances. Ils reviendraient à des membres de la Ligue, afin de lui permettre de mener à bien ses projets sans aller aux élections, qui pourraient sinon avoir lieu le 6 ou le 13 octobre prochain.

Pas question pour Matteo Salvini de réduire en 2020 le déficit budgétaire, dont le niveau prévisionnel 2019 a été arrêté après de longues discussions avec la Commission à 2,4%. Il en a tiré publiquement comme conclusion que la question de la pérennité de la coalition serait tranchée en septembre, « ou même avant ». L’équation budgétaire s’annonce particulièrement difficile à résoudre, les allégements fiscaux de la Ligue réclamant 15 milliards d’euros et la promesse d’abandon de la hausse de la TVA de janvier prochain 23 milliards d’euros. Voilà du pain sur la planche pour la nouvelle Commission présidée par Ursula von der Leyen lorsque celle-ci sera en place.

Sans attendre que ce moment soit venu, l’hypothèse du recours par le gouvernement italien à une monnaie parallèle sous une forme ou une autre ressurgit. Avec comme propos de résoudre l’équation budgétaire sans crever le plafond de son déficit et créer les conditions d’une sortie de l’euro.

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